Les comptes de la prévôté barroise de Longwy (vers 1318-1370) - Annexes
Au cœur d'un renouvellement de l'approche des sources de l'histoire médiévale, la comptabilité domaniale publique connait depuis une quinzaine d'année la faveur des historiens des institutions et des origines de l'Etat. Les registres de comptes sont ainsi reconnus comme une source intrinsèque et non plus seulement comme une base de données factuelles alimentant de vastes synthèses historiques. En région lorraine, les registres de comptes des prévôts du comté-duché de Bar, de par la richesse des collections chronologiques, permettent cette approche nouvelle où le document comptable, dans sa dimension codicologique et administrative, participe pleinement au renforcement des liens entre centre et périphérie et à l’élaboration des dynamiques de gouvernement.
La lecture et l’étude précise des registres de la prévôté de Longwy permettent de pénétrer au cœur des rouages administratifs de l’Etat barrois au temps de la régence de Yolande de Flandre, de la Peste Noire et du début de la guerre de Cent Ans en Lorraine. Apparaît alors, en pleine lumière, la genèse du compte domanial, instrument de pouvoir pour les décideurs centraux et preuve de la manière de servir pour les administrateurs locaux : prévôts, châtelains et clercs jurés. Mais la gestion domaniale ne saurait se passer d’une phase de contrôle administratif. L’examen des comptes, véritable tradition barroise, va peu à peu s’institutionaliser et revêtir un caractère hautement technique avec la création d’un organe de gouvernement d’une importance majeure : la Chambre des Comptes. Cette dernière fait alors basculer les comptes et le contrôle comptable dans une nouvelle dynamique : celle de la construction de l’Etat.